Lettres

Les Mystères de Montréal : La mise en scène d’une langue

Marise Chartrand

Université d’Ottawa

 

Résumé

Dans cet article, nous cherchons à comprendre comment sont représentées les classes sociales dans le roman Les Mystères de Montréal (Berthelot 1879), et plus particulièrement la langue qui leur est attribuée. Pour la rédaction des Mystères de Paris quelques années plus tôt (1843), Eugène Sue se sert des jargons de la langue parisienne pour illustrer le clivage entre les ouvriers et les bourgeois. Nous tentons de voir comment Berthelot fait de même en utilisant la langue canadienne-française. Plus précisément, l’intérêt de cette recherche se situe dans l’analyse du discours des personnages au point de vue du vocabulaire, de la grammaire et de la prononciation. De plus, nous voyons que le narrateur est « contaminé » par cette langue. Quand Lise Gauvin affirme que Le Survenant (Guèvremont 1945) « reproduit un univers rural en pleine mutation [et] annonce jusqu’à un certain point les innovations langagières qui suivront » (Gauvin 2000, p. 105- 106), elle parle, entre autres, de « la langue de la narration [qui] ne recule pas devant certaines expressions […] non marquées par des signes typographiques particuliers, tels que les guillemets ou italiques » (ibid., p. 104). Or, avec cette étude, nous constatons que Les Mystères de Montréal proposaient déjà cette narration « contaminée ». En somme, l’article tente d’examiner quels moyens langagiers sont utilisés par Berthelot, et de quelle façon ils permettent de créer une division des classes sociales canadiennes-françaises de l’époque.

Mots-clés : analyse du discours, narrateur, classe sociale, argot canadien français, humour, roman, vocabulaire, XIXe siècle.


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L'auteure

Marise Chartrand

Programme d'études

Doctorat en français

Université d’Ottawa